Avec toujours la même équipe, les mêmes amoureux, les mêmes aventuriers, les mêmes passionnés de mains au chaud, d’objets,
de coups de froid et de smacks, nous reprenons le voyage.
Claude Samard, nouveau à la guitare, me prête sa petite Martin
pour “coup de froid”. C’est un coup de foudre.
Il était une fois au studio Barclay et au studio des dames…
Je sens comme une déconfiture
un bout de gâteau dans le thé
comme un immense immense mur
un chewing-gum trop mâché
tu sens comme une drôle d’aventure
où tu vas te risquer
comme un bleu trop violent d’azur
comme un vieux jean usé
je sens comme une presque blessure
comme un nuage dans le thé
comme une pomme acide pas mûre
comme un pétard mouillé
tu sens comme une éclaboussure
comme un peu de rhum dans le thé
comme un vent trop violent qui dure
de l’eau dans le canoë
je sens comme une déchirure
un bout de citron dans le thé
en quelque sorte une éraflure
des bleus presque violets
il reste de cette mésaventure
un peu de sel dans le thé
des ecchymoses des courbatures
une envie de pleurer
Paroles et musique Isabelle Mayereau
Tu n’as peut-être pas bien compris
faut te mettre les points sur les i
je sais bien que c’est ridicule
d’avoir l’âme qui bascule
entre le zist et le zest
l’amour et le reste
les p’tits câlins
les mains au chaud
je sais bien que c’est pas la peine
de se mettre des lames dans les veines
je sais bien que ça n’sert à rien
d’avoir l ‘âme qui prend le train
entre le zist et le zest
l’amour et le reste
les p’tits baisers
la peau salée
je sais bien que c’est même grotesque
d’imaginer des tonnes de fresques
je sais bien que c’est inutile
d’avoir l’âme qui oscille
entre le zist et le zest
l’amour et le reste
les p’tits bébés
les draps froissés
tu n’as peut-être pas bien compris
faut te mettre les points sur les i
je sais bien que c’est ridicule
d’avoir l’âme qui ondule
entre le zist et le zest
l’amour et le reste
les p’tits câlins
les mains au chaud
Paroles et musique Isabelle Mayereau
Vous voulez que je m’éclate
que j’explose rouge écarlate
mes mots
ne sont pas toujours guimauve
sirupeux mélasse et sauve
qui peut
peut me dire si j’éclabousse
vos pare-brise d’une mousse
bleue
bleues les vagues qui m’emportent
en surfant jusqu’à vos portes
clés
clés de sol et je dérape
sur vos portées farce-attrape
moi
moiteurs moites et je m’envole
je m’endors et je décolle
toi
de ma mémoire imbécile
cil dans l’œil c’est pas facile
facile
s’il faut que je m’époumone
tonitrue mot de Cambronne
shit
shit et voilà tout chavire
tout explose et je respire encore
encore
cormoran mourant peut-être
être fou se défenestre
et moi
je m’évente un peu
Paroles et musique Isabelle Mayereau
Te souviens-tu du temps
où je gobais des somnifères
où je parlais au vent
sorte de fil de fer
te souviens-tu du temps
où je voyais des pendus
toujours couverts de sang
au bout de mon avenue
te souviens-tu du temps
au bout de l’Italie
où j’avais mal aux dents
et le reste en débris
te souviens-tu des soirs
où l’on passait le temps
à dire des histoires
sous des projos béants
te souviens-tu des jours
où l’on parlait tout bas
d’immensité d’amour
à ne s ‘en remettre pas
te souviens-tu de l’heure
où sur la couverture
mais c’était en juillet
de cela je suis sûre
Paroles et musique Isabelle Mayereau
la gueule sinistre en béton armé
des cheveux qui se barrent vers le blanc cassé
la rue qui crache vomit sa fumée
le bruit qui roule tam-tam ougandais
des gestes secs automatisés
des jeans collants comme un sucre épais
des mots qui glissent aromatisés
aux odeurs fauves des bureaux fermés
des heures qui passent à palper le papier
mise en sourdine d’un gros flot d’idées
passage à vide d’un regard bleuté
sur la mémoire d’un ruban carboné
des mains qui traînent sur d’étranges claviers
la cigarette qui ravale sa fumée
le temps qui file filament parfumé
faisceau fantôme d’un univers doré
le secrétariat ?
3° porte à gauche au fond du couloir
Paroles et musique Isabelle Mayereau
Si le papyrus et le senseveria
me racontaient leur vie chez moi
ils diraient je viens du pays des cactus
moi de l’Alaska mais je mens je crois
si la chilienne en bois des galfa
me racontait sa vie tout bas
elle me dirait non ne me touche pas
je ne veux plus personne sur moi
et si le tabouret de bambou
me racontait sa vie debout
il me dirait ne me ramène pas
la forêt ne m’accepterait pas
si tous les morceaux d’aggloméré
se mettaient un soir à murmurer
ils me diraient ne nous isole pas
séparément nous n’existons pas
si les posters new-dehli india
Ganesh et Avalokiteshvara
me racontaient leur vie autrefois
ils m’emmèneraient au tibet je crois
si les rubans de matière plastique
cracheurs de sons plus ou moins musique
me racontaient leur rêve secret
je crois c’est du silence qu’ils voudraient
si le papyrus et le senseveria
me racontaient leur vie chez moi
ils diraient je viens du pays des cactus
moi de l’Alaska mais je mens je crois
Paroles et musique Isabelle Mayereau
Vous qui refaites le monde
avec des gants de boxe
qui n’avez qu’une idée
être premiers au box
office des p.d.g.
vous écrasez les gens
vous marchez sur leurs têtes
vous y cognez dedans
un peu comme à la fête
décidés
et vous grimpez l’échelle des coefficients
agendas de croco mercedes 600
600
vous qui manipulez
les gens comme des mounacs
qui en faites du mou à chat
par kilos et en vrac
dégueulasse
vous qui glissez dans l’velours
de ces bureaux foncés
aux senteurs de havane
légèrement sucrées
efficaces
et vous prenez le pas de tous ces géants
qui ont fait l’amérique d’un seul coup de dent
de dent
et vous écrasez tout
pour un seul bout de fric
vos mots c’est pas des mots
mais c’est des coups de trique
mais hélas
vous ne pourrez jamais
pénétrer dans ma tête
y fourrer vos doigts sales
en forme de chronomètres
carapace
et vous prenez le pas de tous ces volcans
qui ont vomi leur âme c’était noir dedans
dedans
vous qui refaites le monde
avec des gants de boxe
qui n’avez qu’une idée
être premiers au box
office des p.d.g.
vous écrasez les gens
vous marchez sur leurs têtes
vous y cognez dedans
un peu comme à la fête
décidés
vous nagez dans des eaux mais ce n’est pas le nil
on vous appelle parfois parfois les crocodiles
crocodiles crocodiles
Paroles et musique Isabelle Mayereau
J’ai comme qui dirait la boule
un coup d’froid dans mon cool
un coup d’vent une houle
un coup d’gel dans mon pull-
over
j’ai comme qui dirait du mal
dans ma tête une balle
de ping-pong anormale
un coup d’froid dans mes malles
d’osier
j’ai comme qui dirait du blues
à en sucer mon pouce
à rêver d’eau de source
sur des tapis de mousse
bleue
j’ai comme qui dirait un cil
dans ma crème dans mon île
flottante indélébile
coup d’ciseaux dans mon fil
à plomb.
Paroles et musique Isabelle Mayereau
On s’fait des smacks
style mickey mouse
on s’bouffe une frite
dans un cornet de frites
on s’fringue aux puces
pour 4 ou 5 sacs
on s’tape un joint
être chiffon c’est bien
on s’téléphone
on s’fait une toile
métro cambronne
ou alors étoile
on s’tire en stop
car l’orient-express
danse le bee-bop
dans la gare de l’est
on s’tape un joint
être chiffon c’est bien
on s’fait des joints
style mickey mouse
on s’bouffe une puce
dans un cornet de frites
on s’fringue en sac
pour 4 ou 5 frites
on s’tape des smacks
être chiffon c’est bien
on s’télexpresse
on s’fait un joint
métro de la gare
ou alors de l’est
on s’tape un joint
style mickey mouse
on s’bouffe une frite
dans un cornet de puces
on s’fringue en sac
pour 4 ou 5 frites
on s’tape des smacks
être chiffon c’est bien
Paroles et musique Isabelle Mayereau
Viens je t’emporte dans mon nuage
dans mes 30 m2 d’images
dans mes murs de papier peint
de soie sauvage et de coton
made in india pour le folklore
douceur des yeux et puis du corps
pelures d’orange dans le cendrier
doping nature vitamine C
viens je t’emmène dans mon voyage
vers l’an 2000 si pas de barrage
si pas de bombes si pas de maux
dans nos chocolats pas bien chauds
viens je t’entraîne dans mon bee-bop
danser un coup si tu dis stop
j’arrêterai la locomotive
en monocycle je reprendrai mes billes
viens je t’emporte dans mon airplane
paris-kaboul chaque fin de semaine
paris-dakar paris-bangkok
pension compète c’est pas du toc
viens je t’aimante dans mes délires
fantasmes et autres c’est là le pire
grimpe dans mon side-car bidon
à 100 000 tours vers l’horizon
viens saute dans mon autobus
on se fera des montagnes et plus
on ira ce n’sera pas du luxe
ensemble jusqu’au terminus
Paroles et musique Isabelle Mayereau
Le monde peut gueuler d’étranges mélopées ou d’étranges prières
vomir des fleurs séchées aux couleurs passagères
accrocher à ses basques de longs cils d’argent
le temps passe inexorablement
et les radios…
le monde peut mourir sur d’étranges parcours
ou s’étouffer de rire sur quelques mots d’amour
accrocher à son corps de lourds filets de sang
le temps passe inexorablement
et encore les radios…
le monde peut vomir d’une étrange manière
cracher des bouts d’acier ou des morceaux de fer
accrocher à sa voix des microphones géants
le temps passe inexorablement
et toujours les radios…
et toi tu peux venir d’une étrange faiblesse
me raconter ta vie ou même tes délires
accrocher à mes heures de délicieux moments
le temps passe inexorablement
le monde peut gueuler d’étranges mélopées ou d’étranges prières
vomir des fleurs séchées aux couleurs passagères
accrocher à ses basques de longs cils d’argent
le temps passe inexorablement
et les mêmes radios…
Paroles et musique Isabelle Mayereau