C’est l’heure du blues, du chocolat brun et du gingembre.
Jacques Bedos est là. Jean Musy aussi. Quant aux compères, ajoutez Pierre Holassian au saxo alto.
Henri Loustau est à la prise de son . Il connaît son affaire.
On lui doit le mixage de “Souffle en l’air” et d’une partie
de “déconfiture”.
Il était une fois au studio des dames…
J’voudrais te dire des mots étranges
des mots qu’t’as jamais entendus
des mots parfumés à l’orange
des mots comme on n’en écrit plus j’voudrais te dire des mots très tendres
des mots comme l’on n’en dit plus
des mots parfumés au gingembre
des mots comme on n’en trouve plus
j’voudrais te dire des mots silence
des silences comme on n’en fait plus
du style vent doux qui se balance
sur les fonds bleus d’Honolulu
j’voudrais qu’on me dise des mots tendres
des mots comme je n’en écris plus
des mots parfumés au gingembre
des mots qu’j’ai jamais entendus
j’voudrais te dire des mots fragiles
des mots comme il n’y en a plus
des mots légers ronds et subtiles
des mots pour rêver un peu plus
Paroles et musique Isabelle Mayereau
Mais quitte un peu tes compotes
tes pommes de terre bouillies
les sirops que tu sirotes
regarde un peu la vie
si tu prends des châtaignes
t’étonne pas si tu saignes
si tu as mal en dedans
uppercut violent
mais quitte un peu tes bouillottes
tes pâtes au jambon cuit
les idées que tu mijotes
tout au fond de ton lit
si tu prends des coups durs
t’étonne pas si c’est dur
si tu as mal en dedans
uppercut violent
mais quitte un peu tes marottes
ton coca tes biscuits
les grumeaux que tu grignotes
tout au long de tes nuits
si tu as peur d ’avoir mal
t’inquiète pas c’est normal
si tu as mal en dedans
uppercut violent
mais quitte un peu tes tremblottes
tes bobos infinis
tes poupées tes marmottes
qui dorment dans ton lit
si tu prends des châtaignes
t’étonne pas si tu saignes
si tu as mal en dedans
uppercut violent
mais quitte un peu tes compotes tes bouillottes tes marottes
tes marmottes les sirops qu'tu sirotes les grumeaux qu'tu grignotes
tes bobos infinis.
Paroles et musique Isabelle Mayereau
Un coup d’blues
dans mes nuits de chocolat brun
un coup d’blues
à vouloir dévorer demain
un coup d’blues
à jeter son âme sous un train
un coup d’blues
à bouffer ses dents et ses poings
pour un coup d’blues
qui a pas l’goût du chocolat brun
le blues
et l’on s’demande ce qu’il faut faire
pour assouplir le fil de fer
et l’on s’demande ce que l’on a
à sucer son pouce et ses doigts
et l’on s’demande ce qu’il faut dire
à l’arrivée des souvenirs
et l’on s’demande ce qu’il faut taire
pour éviter le goût amer
du coup d’blues
dans mes nuits foncées coup de chien
un coup d’blues
à vouloir effacer demain
un coup d’blues
à jeter son âme sous un train
un coup d’blues
à bouffer ses dents et ses poings
pour un coup d’blues
qui a pas l’goût du chocolat brun
le blues
et l’on s’demande à quoi ça sert
de remuer toute cette terre
et l’on s’demande ce que l’on a
à frissonner sur ces émois
et l’on s’demande ce qu’il faut dire
quand on a envie de dormir
et l’on s’demande ce qu’il faut faire
pour arrêter le goût amer
du coup d’blues
dans mes nuits de chocolat brun
un coup d’blues…
Paroles et musique Isabelle Mayereau
Rouler des hanches sur un trottoir
puis faire la planche au fond d’un bar
plonger ses yeux dans un monsieur
au plus profond de ses yeux
faire un sourire qui en dit long
rempli de charme et de frisson
poser sa peau sur des coussins
de léopard moi j’aimerais bien
accrocher un fume-cigarettes
à mes lèvres à peine entr’ouvertes
et susurrer des mots gentils
invitation au paradis
faire le tour du pâté de maisons
en regardant tous les bourgeons
du fond de mon automobile
jamais garée en deuxième file
s’habiller d’une superbe robe
un peu sexy pas trop j’suis snob
et trimbaler mes collants gris
genre nuit de chine perle de pluie
traîner le soir où y a du monde
dans les restaurants je succombe
rire aux éclats mais discrètement
chercher partout un autre amant
mais
j’roule pas des hanches sur les trottoirs
j’fais pas la planche au fond des bars
j’plonge pas mes yeux dans les messieurs
au plus profond de leurs yeux
j’fais des sourires qui en disent long
remplis de charme et de passion
je pose ma peau sur des coussins
pas d’léopard car j’aime pas bien
le léopard moi j’aime pas bien
j’m’habille jamais super sexy
très échancré vertige eh oui
je balade mes jeans vert de gris
sans nuit de chine perle de pluie
je traîne le soir où y a pas de monde
dans les restaurants je succombe
j’ris aux éclats mais discrètement
je cherche encore un autre amant
un autre amant mais ...
discrètement
Paroles et musique Isabelle Mayereau
Je dormais tranquille
y avait pas d’métro
une vie facile
c’était à Bordeaux
tu dormais tranquille
y avait pas d’métro
une vie fragile
entre Paris et Bordeaux
depuis c’est l’exil
j’habite plus Bordeaux
je marche sur un fil
j’fais mon numéro
toi tu es cinéphile
et tu aimes bien l’héro
tu as trouvé ton île
où poser tes pinceaux
tu mets de la vanille
au fond de ton mégot
départ les Antilles
rhum et punch coco
moi je joue aux billes
en la ou en do
je me déshabille
sous couvert des mots
des chansons gentilles
hamac et dodo
citron vert je file
vers des pays chauds
on dormait tranquille
y avait pas d’ métro
une vie facile
c’était à Bordeaux
Paroles et musique Isabelle Mayereau
Il faudrait oublier le temps
oublier qu’on a 30 ans
et qu’en ouvrant nos fenêtres
on respire le temps peut-être
faudrait oublier le vent
oublier qu’en attendant
on essuie bien des tempêtes
tout au bout des océans
mais dis-moi regarde-moi explique-moi j’existe
ll faudrait oublier les gens
oublier qu’en grandissant
on voit derrière nos fenêtres
des flocons de pluie c’est du sang
faudrait oublier souvent
les mots qu’on entend tout le temps
imprimés au fond des êtres
comme une tache sur du bois blanc
mais dis-moi regarde-moi explique-moi j’existe
il faudrait oublier l’écran
de nos vies en mouvement
quand le film est à la vague
à la vague et moi dedans
faudrait oublier le temps
oublier qu’on a 100 ans
et qu’en ouvrant nos fenêtres
on respire le temps peut-être
mais dis-moi regarde-moi explique-toi tu existes
mais dis-moi regarde-moi explique-toi tu existes
faudrait oublier le temps faudrait oublier le temps
faudrait oublier le temps faudrait oublier le temps
mais dis moi regarde moi explique-toi tu existes
mais dis moi regarde moi explique-moi tu existes
Paroles et musique Isabelle Mayereau
On a trouvé un chat trouvé
un vieux Barzoï attaché
sur un tas de barbelés
au bois de Boulogne cet été
on a trouvé dans une poubelle
un enfant de 4 semaines
un clochard en mal d’hydromel
criait c’est Jésus c’est noël
on a trouvé objets trouvés
on a trouvé une petite robe
dans la voiture d’un monsieur snob
qui jouait aux demoiselles
SOS morale appelle
On a trouvé rue Saint Denis
Un trafiquant de paradis
Faisant son beurre vendant du foin
Dans un vieux tripot clandestin
on a trouvé objets trouvés
on a trouvé une coccinelle
dans l’œil d’un vieux sherpa
qui croyait avoir des ailes
pour voler sur l’Himalaya
on a trouvé une arme blanche
dans le gilet d’un vieux mari
qui depuis ce jour fait la planche
c’est son épouse qui l’a dit
on a trouvé objets trouvés
on a trouvé dans une bouteille
un homme qui pleurait dedans
il rêvait d’un Grand Hôtel
où il pourrait dormir géant
Paroles et musique Isabelle Mayereau
On traîne ses yeux sur des regards
on fait du blues ou du cafard
on machonne un peu ses idées
papier tue-mouche n’a pas marché
on boit du scotch pour se noyer
dans une goutte d’eau ou de rosée
on traîne son âme pour pas l’ancrer
au fond d’un aquarium salé
j’sais pas où je vais
j’sais pas où je suis
ni qui tu es
ni qui je suis
t’as mal à l’âme
j’ai mal au cœur
il y a des flammes
dans nos moteurs
on lit l’journal sans regarder
le jour la date ou les années
on se retrouve dans l’vieux velours
d’un canapé grenat toujours
on cligne des yeux pour pas pleurer
on reste alors les yeux fermés
pour partir sur la vidéo
des jours d’avant où il faisait beau
j’sais pas où je vais
j’sais pas où je suis
ni qui tu es
ni qui je suis
j'ai mal à l’âme
t'as mal au cœur
il y a des drames
dans nos quart d’heure
on sourit comme ça pour l ‘histoire
de plaire un peu et dans le noir
on marche la lumière allumée
faire attention à pas s’cogner
on traîne nos mots sur des buvards
de peaux bronzées et sans espoir
on navigue dans le flou un peu
de vagues violentes quand il pleut
j’sais pas où je vais
j’sais pas où je suis
ni qui tu es
ni qui je suis
t’as mal à l’âme
j’ai mal au cœur
il y a des flammes
dans nos moteurs
on traîne ses yeux sur des regards
on fait du blues ou du cafard
on mâchonne un peu ses idées
papier tue-mouche n'a pas marché
Paroles et musique Isabelle Mayereau
J’ai l’air d’avoir perdu l’air
de mal respirer sous mon cocotier
tu as l’air d’avoir trouvé l’air
de mieux respirer sous ton cocotier
tu fais tu fais comme tu veux
je fais comme je veux
je sais y’a pas l’feu
tu vas tu vas où tu veux
je vais où je veux
là où c’est tout bleu
j’ai l’air d’avoir perdu l’nord
chaloupe à la mer changer de décor
tu as l’air d’avoir trouvé l’nord
d’avoir découvert ton île au trésor
tu dis tu dis ce que tu veux
je dis ce que je veux
j’lis plus dans tes yeux
tu vois tu vois ce que tu veux
je vois ce que je veux
je vois flou un peu
tu traînes tu traînes où tu veux
je traîne où je veux
temps couvert pluvieux
tu dors tu dors où tu veux
je dors où je veux
j’ai pas trouvé mieux
j’ai l’air d’avoir perdu l’air
de mal respirer sous ton cocotier
tu as l’air d’avoir trouvé l’air
de mieux respirer sous ton cocotier
j’ai l’air d’avoir perdu l’air
j’ai l ‘air…
Paroles et musique Isabelle Mayereau
Retire tes boots et ton vieux jean
pseudo rocker à la James Dean
redeviens mon snif cocaïne
d’avant quand j’étais l’héroïne
écrase un peu tes mots très in
très Centre Ville je suis en ruine
laisse tomber ton couteau rouillé
sur les lamelles d’un vieux parquet
accroche à ta sono très hard
un peu de blues plus soft le soir
roule pas Popeye tes biscotos
j’aime pas le genre rocker mélo
fume pas tes clopes drôlement roulées
comme un vieux play-boy abîmé
allège un peu ta gomina
ça fait des taches au fond de mes draps
range un peu ton seau et ta pelle
shoote pas dedans c’est pas la peine
tu peux jouer des poings des chaînes
t’es encore loin des Black Angels
arrête un peu de faire peur aux mecs
qui rentrent le soir fatigués secs
tue pas les mouches au revolver
ça fait des trous dans mes cuillères
tu frottes au mur ton perfecto
pour faire plus rock vraiment crado
fais gaffe Loulou à ton ego
t’es pas encore Marlon Brando
je mets mes boots et mon vieux jean
comme les rockers à la James Dean
redeviens mon snif cocaïne
d’avant quand j’étais l’héroïne
Paroles et musique Isabelle Mayereau
Ce n’était pas du trichloréthylène
au Pax Hôtel
quand vous buviez vos ballons d’oxygène
votre essentiel
ce n’était pas des bâtonnets de colle
au Pax Hôtel
que vous brûliez dans des lampes à alcool
usuelles
c’était des heures à faire passer le temps
des fourmis noires dans des draps pas très blancs
des fourmis noires dans des draps pas très blancs
c’était plutôt des fusées pour Bangkok
au Pax Hôtel
que vous preniez pour des voyages en toc
irréels
c’était de l’air venu du Maroc
en caravelle
que vous gobiez d’un seul coup d’un bloc
rituel
c’était des heures à faire passer le temps
des mots tout noirs sur de grands océans
des mots tout noirs sur de grands océans
c’était encore des poudres aseptisées
pas du miel
que vous pesiez d’un air exercé
balancelle
c’était aussi sur de très vieux shiloms
immortels
que vous tiriez pour obtenir en somme
l’septième ciel
c’était des heures à faire passer le temps
des géraniums sur le dos des serpents
des géraniums sur le dos des serpents
c’était des heures à faire passer le temps
à se jeter dans des trous noirs béants
à se jeter dans des trous noirs béants
Paroles et musique Isabelle Mayereau