Un vendredi après-midi, appel de Jacques Bedos, directeur artistique de Dick Annegarn, Maxime Le Forestier, Georges Moustaki, Serge Reggiani, etc…
Proposition d’album. Belle surprise, émoi, court temps de réflexion.
J’accepte.
Jean Musy est aux orchestrations, Patrice Quef fait la prise de son, Michel Laguens la photo.
Délicatesse, humour, magie, bonheur pur !
L’enfance elle s’est barrée sur un coup d’téléphone
une voix anonyme froide et dure sans carbone
l’enfance elle a filé sur des fils télégraphe
comme un clown mourant sur sa dernière grimace
mais que va-t-on devenir ?
l’enfance elle a pris l’cap pour d’autres paysages
où les humeurs dérapent sur des mots de passage
l’enfance elle s’est tirée dans un drôle de pays
où les mots sonnent faux c’était 2 h et demie
mais que va-t-on devenir ?
l’enfance elle s’est pendue sur un fil bigophone
lors le central s’est tu il n’y avait plus personne
l’enfance elle s’est flinguée sur un jeton d’téléphone
semblable au machine gun d’Al Capone Al Capone
mais que va-t-on devenir ?
l’enfance elle s’est jetée du haut d’un interphone
comme un rideau d’acier sur un chat qui ronronne
l’enfance elle s’est brûlée sur un coup d’mégaphone
pour enfin terminer mutilée et aphone
mais que va-t-on devenir ?
Paroles et musique Isabelle Mayereau
Puisqu’on ne vit pas ensemble
c’est le grand jeu des mots
tu t’balades en silence
dans un coin d’mon cerveau
et je me fais des flash back boum
en ektachrome de grands coups de zoom
et je me fais mon cinéma
sur un écran d’cinérama
puisqu’on ne vit pas ensemble
c’est le grand jeu des mots
tu t’balades en silence
dans un coin d’mon cerveau
et je te vois en négatif
derrière mes verres foncés optique
et je te dis des mots bleu vif
sur du papier avion factice
puisqu’on ne vit pas ensemble
c’est le grand jeu des mots
tu t’balades en silence
dans un coin d’mon cerveau
et je te cherche au téléscope
derrière mes idées noires baroques
et je fais mon opéra rock
sur un écran d’cinémascope
puisqu’on ne vit pas ensemble
c’est le grand jeu des mots
tu t’balades en silence
sur un fond indigo.
Paroles et musique Isabelle Mayereau
Quand tous les bras mécaniques
de tous les caterpillars
auront fini leur musique
naîtra un building bizarre
une fausse Amérique une fausse Amérique
simili USA simili USA
quand tous les casques plastiques
de tous les faiseurs d’étages
auront changé de boutiques
naîtra un nouveau village
une fausse Amérique une fausse Amérique
simili USA simili USA
parking building
ascenseur ascenseur ascenseur
leasing living
froideur
quand tous les poseurs de briques
de tous les murs de papier
auront fait leurs mosaïques
naîtra une grande cité
une fausse Amérique une fausse Amérique
simili USA simili USA
quand les tapis acryliques
de tous les ciments planchers
seront posés magnifiques
naîtra un décor ouaté
une fausse Amérique une fausse Amérique
simili USA simili USA
parking building
ascenseur ascenseur ascenseur
leasing living
froideur
quand tous les gazons musée
de tous les jardins publics
auront poussé clairsemés
naîtra le bloc idyllique
une fausse Amérique une fausse Amérique
simili USA.
Paroles et musique Isabelle Mayereau
Une chaîne stéréo super
dans un immeuble de grand standing
une voiture made in England
entre Porsche et Maserati
des pulls cachemire un peu partout
sur des coussins de coton doux
des embauchoirs de chez Weston
et des disques pop qui résonnent
des verres en verre et du Chivas
sur une table basse en verre
des cigarettes ici et là
pour de grands cendriers par terre
dans un coin sombre 2, 3 Express
un Nouvel Obs un Canon F
un Waterman 1930
et de l’encre noire couleur encre…
tu fais ton cinéma.
Paroles et musique Isabelle Mayereau
Des gouttes mauves d’acier trempé
coulent sur un visage carré
des gouttes jaunes d’acier froissé
coulent sur un visage foncé
des laves noires d’encens brûlé
coulent sur des murs éclatés
des villes rouges en béton feu
racontent l’histoire d’un monde vieux
des chevaux morts d’ivoire bleuté
courent dans de longs couloirs cirés
des gouttes sang d’encre de Chine
inondent l’air et le dessinent
des cris blafards de stylo plume
roulent sur des trottoirs bitume
des gouttes mauves d’acier trempé
coulent sur des visages foncés.
Paroles et musique Isabelle Mayereau
C’est un monde parallèle
aux gestes saccadés
où les mains se dégèlent
sous des tables cachées
c’est un monde contre monde
aux histoires compliquées
où les amours se fondent
dans des endroits foncés
jeux des regards jeux des yeux jeux des mains
du hasard
jeux du corps jeux du cœur jeux des heures
dérisoires
et c’est un monde étrange
aux parfums lourds poivrés
où les visages changent
et s’en vont en fumée
c’est un monde bizarre
aux couleurs chamarrées
qui se plaît dans le noir
pour mieux se mélanger
jeux des regards jeux des yeux jeux des mains
du hasard
jeux du corps jeux du cœur jeux des heures
dérisoires
c’est un monde futile
à l’allure décidée
où les amours se grillent
à force d’en changer
c’est un monde fantôme
aux douceurs veloutées
là où le jeu de paume
semble le préféré
jeux des regards jeux des yeux jeux des mains
du hasard
jeux du corps jeux du cœur jeux des heures
dérisoires
c’est un monde bavard
aux propos détournés
qui va d’aérogares
en corps à cœurs usés
c’est un monde tendresse
à l’humeur fatiguée
qui se noie de caresses
pour enfin s’éclater
jeux des regards jeux des yeux jeux des mains
du hasard
jeux du corps jeux du cœur jeux des heures
dérisoires
c’est un monde parallèle
aux gestes saccadés
où les mains se dégèlent
sous des tables cachées
c’est un monde contre monde
aux histoires compliquées
où les amours se fondent
dans des endroits foncés
jeux des regards jeux des yeux jeux des mains
du hasard
jeux du corps jeux du cœur jeux des heures
dérisoires
Paroles et musique Isabelle Mayereau
Tu bouffais du hash quand j’buvais du sirop
de mûres ramassées tout près de Toronto
tu traînais ton âme comme je traînais ma peau
une vague à l’âme ou un mal d’auto
tu voyais New-York derrière des carreaux
et tes five o’clock c’était pas du gâteau
des graffitis noirs le long du métro
et Manhattan le soir tu trouvais beau
tu couchais dehors dessous les oiseaux
pas loin du Cap Nord ton Eldorado
tu traînais tes guêtres comme je traînais mes os
un besoin peut-être de se foutre à l’eau
tu voyais Boston quand je voyais Bordeaux
tu vivais de freedom et de marshmallows
roulant la nuit sur le macadam
des joints bleutés de marie-jeanne
tu bouffais du hash quand j’buvais du sirop
de mûres ramassées tout près de Toronto
tu traînais ton âme comme je traînais ma peau
une vague à l’âme ou un mal d’auto
tu voyais New-York derrière des carreaux
et tes five o’clock c’était pas du gâteau
des graffitis noirs le long du métro
et Manhattan le soir tu trouvais beau
Paroles et musique Isabelle Mayereau
Une overdose de sirop de vie
m’a catapultée dans des nuages gris
des nuages gris
et mon aiguille de spleen a fui
dans mes veines parfumées au tabac gris
tabac gris tabac gris
un super plein de décibels
a fait exploser mes murs pareil
mes murs pareil
au splash de nitroglycérine
d’une boule de cristal cristalline
cristalline
des colères sur mon écran bleu
m’ont écorché le corps un peu
le corps un peu
comme une gorgée d’alcool blanc
bue au petit matin levant
matin levant
des bruits métal de guitare sèche
m’ont expédiée par express
par express
à l’autre bout de l’océan
où la musique c’est différent
différent
une overdose de sirop de vie
m’a catapultée dans des nuages gris
des nuages gris
et mon aiguille de spleen a fui
dans mes veines parfumées au tabac gris
tabac gris tabac gris
Paroles et musique Isabelle Mayereau
Je lis un été sans histoire
dans mon orange bleue
dehors le ciel est au plus noir
il pleut
et le temps passe au rythme tic-tac du réveil
mes rêves pataugent dans des flaques
flaques de soleil
et je m’endors et je m’endors
j’écoute la ville prendre le soir
dans mon orange bleue
les klaxons jouent comme des guitares
un peu
et le temps passe au rythme des pneus qui bavardent
mes yeux voient un rayon de jour
jour qui s’attarde
et je m’endors et je m’endors
je fume des herbes bizarres
dans mon orange bleue
des herbes bleues des idées noires
du feu
et le temps passe au rythme du souffle un peu triste
mes mains sous la couverture bleue
bleue s’engourdissent
et je m’endors et je m’endors
je lis un été sans histoire
dans mon orange bleue
dehors le ciel est au plus noir
il pleut
et le temps passe au rythme tic-tac du réveil
mes rêves pataugent dans des flaques
flaques de soleil
et je m’endors et je m’endors.
Paroles et musique Isabelle Mayereau
Et je frissonne sur des synthétiseurs
et je bourdonne sur des amplis-tuners
des guitares électriques des guitares électriques
et je voyage sur des chevaux vapeur
des chevaux fous d’une étrange couleur
des visions électriques des visions électriques
et je m’envole sur d’immenses planeurs
des tapis turcs d’une infinie douceur
des lumières électriques des lumières électriques
et je me balade sur de grands écouteurs
et je divague sur mon poste émetteur
des rumeurs électriques des rumeurs électriques
et je frissonne sur des synthétiseurs
et je bourdonne sur des amplis-tuners
des guitares électriques des guitares électriques
et je m’endors et je m’endors.
Paroles et musique Isabelle Mayereau