ta caméra portative
nous entraîne à la dérive
on dévale même le Mont Blanc
surtout au printemps
mon tandem imaginaire
fait des loopings à l’envers
on chavire c’est tellement bon
en toutes saisons
j’ai le pied dans un mouroir
je sais
sur ma bouche il y a un mouchoir
c’est vrai
on n’a pas le temps de voir
je sais
mais je gomme tous mes brouillards
exprès
ton téléphone me rappelle
que tu existes et je démêle
tous les fils de ton cerveau
juste quand il faut
ton courrier en point virgule
m’oxygène et sans scrupule
je prends le train pour Macao
sans quitter Bordeaux
ma mémoire électronique
sélectionne c’est fantastique
les images impressionnées
dans mon cervelet
j’ai le pied dans un mouroir
je sais
pas la peine de nous faire croire
qu’on fait
notre temps et notre histoire
c’est fait
mais je gomme le dérisoire
exprès
j’ai le pied dans un mouroir
je sais
et dans vos villes étouffoirs
on n’est
qu’une plume dans un dortoir
pas gai
mais je gomme tous ces traits noirs
exprès
Paroles et musique isabelle Mayereau